De l’Oiseau du Paradis à Cap l’Espoir, le foyer pour enfants de Cap Malheureux rouvrira ses portes ce samedi 6 décembre. Scellé et sous enquête depuis le 5 juin, il est placé sous la tutelle du National Children’s Council (NCC). Le centre change de nom… mais l’équipe, elle, reste la même.
Le foyer disposera de 33 éducateurs et aides, 2 ouvriers généraux, 3 agentes d’entretien et 2 cuisiniers pour une capacité d’accueil de 30 garçons, âgés de 5 à 17 ans. L’ancienne équipe a suivi, en novembre, une formation de base en psychologie de l’enfant et en droit, dispensée par le ministère et l’ONG Pedo-Stop. Elle est officiellement en poste depuis le 1ᵉʳ décembre.
Des éléments sur lesquels la ministre Navarre-Marie a insisté mardi au Parlement. Mais ces explications n’ont pas suffi à éviter la tempête. Le maintien de la même équipe divise, tout comme la réintégration de 25 employés suspendus depuis juillet 2018, qui seront soumis à une évaluation individuelle du NCC.
« Quelles garanties que le mindset va changer ? » a lancé Anabelle Savabaddy, élue de la circonscription No. 4. Réponse de la ministre : « Je n’ai aucune garantie. »
Les inquiétudes persistent. Stéphanie Anquetil, députée travailliste du No. 18, a demandé : « Comment comptez-vous éviter les mêmes dérives ? » Arianne Navarre-Marie a répondu : « C’est pourquoi une formation continue sera assurée. » La députée rouge a réclamé une nouvelle visite d’inspection - précédemment refusée. Cette fois, la ministre a assuré : « Certainement ! »
Jointe par Le Défi Quotidien, Stéphanie Anquetil reste sceptique :
« Je ne sais pas si cela se fera vraiment, même si elle a dit oui au Parlement. Et surtout : quand ? J’envoie dès aujourd’hui une correspondance officielle pour demander cette visite. »
Optimiste, Arianne Navarre-Marie confie au Défi Quotidien : « Avec la nomination du nouveau directeur, le foyer est administrativement opérationnel depuis le 4 décembre. Garder le même personnel relève d’une démarche humaine. Les rénovations rendent le shelter plus child-friendly. Nous voulons tourner la page du passé avec Cap l’Espoir. »
Une réouverture sous haute surveillance, dans un climat mêlé d’attente et d’inquiétude.
Espoir reel ? Réponse dans les jours à venir.
Tableau des dérives
Le foyer Oiseau du Paradis, mis sous scellés le 5 juin, avait été frappé par une série de graves incidents : fugue de trois enfants testés positifs aux drogues synthétiques, infrastructures jugées déplorables et personnel dépassé.
Le rapport du Fact Finding Committee, publié en juillet, a mis en lumière de lourds manquements : supervision insuffisante, non-respect des protocoles, défaillances structurelles. S’en sont suivies :
– la suspension du personnel de nuit,
– des sanctions visant le Council Secretary et plusieurs cadres du NCC.
Depuis, le centre est resté fermé. Un Officer-in-Charge a été nommé au Board du NCC, et le personnel a suivi une formation. Les travaux de rénovation ont débuté le 15 novembre.
La décision de rouvrir cet établissement, désormais rebaptisé Cap l’Espoir, a été annoncée le 28 novembre par le Conseil des ministres. Le foyer est désormais conforme aux Residential Care Institutions for Children Regulations 2022, validés par la Licensing and Enforcement Section du ministère. La gestion, la supervision renforcée et la nouvelle gouvernance relèvent désormais du NCC.
Javed Sobah
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