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Saisie record de cocaïne sur l’Alpha Bravery : la drogue découverte lors d’un exercice de maintenance dans la salle des moteurs

Les colis de drogue retrouvés à bord du navire ont été ramenés à terre sous l’escorte des commandos de la marine (MARCOS).

Le navire MV Alpha Bravery a quitté Port-Louis le vendredi 14 novembre dernier avec un nouvel équipage après l’achèvement des examens scientifiques. En revanche, les 24 membres d’équipage présents durant la découverte des 433 kilos de cocaïne restent à Maurice dans le cadre de l’enquête menée par la brigade antidrogue du port.

L’Anti-Drug and Smuggling Unit (ADSU) attend les conclusions des examens ADN effectués sur les saisies de drogues retrouvées dans la salle des machines durant un exercice de maintenance. Des ingénieurs de l’équipage du bateau avaient procédé à l’inspection de cette salle, notamment des tuyaux d’alimentation en énergie à la suite des problèmes techniques sur le navire. 

C’est alors qu’un ingénieur est tombé sur plusieurs colis dissimulés dans des sacs en raphia. Il a aussitôt alerté le capitaine dans la nuit du samedi 8 novembre. Ils ont immédiatement compris qu’il s’agissait d’une cargaison importante de drogue, placée à bord en catimini par un ou plusieurs des leurs, puisque cette zone du navire n’est accessible qu’à l’équipage. Le capitaine a alors signalé la découverte à Port-Louis et les autorités mauriciennes sont intervenues en haute mer. Les colis de drogue, ainsi que les membres de l’équipage, ont été ramenés à terre le dimanche 9 novembre.

Des prélèvements ont été effectués sur les colis par la Scene of Crime Office (SOCO). Pour l’Adsu, la piste d’une complicité interne est privilégiée à ce stade. Cette hypothèse est renforcée par la présence de lampes pour filets de pêche à bord. Ceux-ci sont utilisés pour illuminer des colis jetés en mer pour faciliter leur récupération. Il est fort probable que la cargaison devait être livrée en haute mer durant la traversée Brésil–Chine, à des complices chargés de l'intercepter.

Une cachette professionnelle

Parmi les 24 membres d’équipage, cinq détenteurs des clés d’accès aux zones sensibles du navire ont déjà été interrogés. En présence de leur avocat, Me Avineshwar Dayal – dont les services ont été retenus par l’agence locale chargée de l’affrètement du bateau – ils ont tous affirmé n’avoir aucun lien avec ce trafic. Ils soutiennent ne pas avoir eu connaissance de la présence de la cocaïne à bord ni des circonstances dans lesquelles cette importante cargaison s’est retrouvée dans la salle des machines. 

Des explications qui ne convainquent guère les enquêteurs de l’ADSU. En effet, lors de leur inspection, ils ont remarqué que la manière dont la drogue a été dissimulée témoigne d’un travail professionnel. Un exercice qui nécessite la participation de plusieurs individus.

La salle des moteurs, où convergent plusieurs tuyauteries du système mécanique du navire, possède deux points d’entrée. Elle constitue un endroit aisément atteignable par l’ensemble de l’équipage, notamment lors des phases de débarquement. Plusieurs membres du navire ont d’ailleurs confirmé ces facilités d’accès dans leurs dépositions à la brigade antidrogue.

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