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Daren Moothia :d’ingénieur à pâtissier

Le jeune homme avait entrepris des études d'ingénierie au MITD. Daren souhaite ouvrir une pâtisserie.

À Camp Levieux, dans une petite cuisine où flottent les parfums de vanille chaude et de chocolat fondu, un jeune homme de 24 ans fait des gâteaux. Là où d’autres voient une prise de risque, lui voit une libération. Daren Moothia a préféré la pâtisserie à l’ingénierie.

Daren Moothia est diplômé du Mautitius Institute of Training and Development. Mais l’ingénierie ne faisait pas battre son cœur. Pourtant sa famille, simple et soudée, voyait dans ce parcours une garantie d’avenir. 

Son père, ancien messenger à la Mauritius Commercial Bank aujourd’hui retraité, en parlait avec fierté. Sa mère, qui tient depuis plus de huit ans la Tabagie Notre-Dame-de-Lourdes à Beau-Bassin, y croyait de tout son cœur. Et sa sœur Selvina, manager dans un hôtel en Angleterre, ne cessait de l’encourager.

Mais, en 2024, alors qu’il devait poursuivre un top-up degree en ingénierie, il le repousse pour janvier 2025. Et entre-temps, quelque chose change : il aide sa mère à la tabagie, il réfléchit, il observe les clients. Et surtout, il écoute enfin ce qu’il ressent depuis longtemps. « Parfwa nou bizin aret galoupe pou tande ki nou leker pe dir nou. » 

Passion

Sa passion pour la cuisine et les émissions culinaires n’était pas nouvelle. Depuis l’enfance, il aimait regarder les concours de pâtisserie, analyser les gestes, comprendre les textures. Mais c’était un plaisir discret — un secret même — qu’il n’avait jamais osé imaginer comme un avenir professionnel. 

Dans son temps libre, entre deux journées à servir les clients de la tabagie, il prépare un flan pour s’amuser. Rien d’ambitieux. Juste une envie. Mais ce flan-là… change tout. Les clients goûtent, adorent, en redemandent. Daren continue : cookies, cakes simples, essais de ganache. « Mo ti pe fer zis pou teste… lerla mo finn trouv dimoun pe gayn lazwa. Sa finn donn mwa enn sok ! » Ce qui n’était qu’un passe-temps devient une évidence. 

Le choix 

Quand arrive janvier, le moment tant attendu de reprendre les études d’ingénieur, Daren se réveille avec un poids dans la poitrine. Il ne veut plus. Il ne peut plus. Il marche lentement vers la cuisine, s’assoit face à sa mère et lui dit : « Mama… mo pa oule kontinye. Mo le vinn patissie. »

Sa mère sourit. « Si seki to pe fer amenn to lape, alor fer li. Mo pou la, toultan », lui dit-elle. Ce soutien le réconforte.

Ce choix audacieux de Darren aux yeux des autres était peut-être toujours inscrit dans son cœur. « Monn aret viv pou bann rev ki pa ti pou fer mwa ere… Monn prefer viv pou seki donn mwa laflam dan mo leker. » « Ingénierie finn montre mwa disiplinn. Patisserie inn montre mwa lamour. »

À partir de ce jour, la cuisine devient son laboratoire, son atelier, son refuge. Il passe des heures à perfectionner ses recettes, à comprendre chaque détail, chaque dosage, chaque texture.

Chaque gâteau sort de son four avec l’intention de plaire au client. « Mo pa fer gato pou vann. Mo fer gato pou fer dimoun gayn enn moman ki fer zot lespri santi bien. »

Et très vite, les commandes affluent. La tabagie devient une petite vitrine sucrée. Le nom de Daren circule dans le quartier. Dans toute la région même. En quelques mois seulement, Daren atteint un revenu que même l’ingénierie ne lui aurait pas offert immédiatement.

Mais l’argent n’est pas ce qui le rend fier. « Larzan li bon… me kan enn dimoun dir mwa “sa gato inn fer mwa rapel mo zanfanss” sa vo lor pou mwa. » Il sait qu’il a fait le bon choix. Il n’hésite plus. Il ne regrette rien.

Une vie pas pour moi

Aujourd’hui, à 24 ans, Daren rêve d’ouvrir sa pâtisserie, un espace simple, mais chaleureux, où les gens viendront autant pour le goût que pour l’ambiance, pour l’histoire derrière chaque gâteau.
Daren crée :
• Red Velvet Cake élégant et moelleux
• Gâteau chocolat intense
• Pistachio Cake fondant et parfumé
• Carrot Cake riche en arômes
• Cheesecake délicat
• Commandes pour toutes occasions.

Il veut aussi réinvestir dans la tabagie, pour que l’entreprise familiale continue à vivre, à évoluer, à inspirer. « Tabagie la, li nou listwar. Mo anvi fer li grandi, pa zis pou nou, me pou mama osi. »

Dans un monde où l’on pousse souvent les jeunes à choisir la sécurité avant la passion, Daren fait figure de modèle. Il n’a pas choisi la facilité, il a choisi la vérité. « Pa per pou sanz direksion », dit-il.

Daren Moothia n’a pas simplement quitté une carrière. Il a quitté une version de lui-même qui ne lui ressemblait pas. « Mo pa finn abandonne ingénieur… monn abandonn enn la vi ki pa ti pou mwa. »

 

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