Dans le cadre de la campagne « Say No to Drugs », le Mauritius Citizen Council (MCC), en collaboration avec la National Agency for Drug Control (NADC), a organisé une session de travail consacrée à la situation de la drogue à Maurice. La rencontre s’est tenue au Rabita Hall, hier, 14 décembre 2025, à Port-Louis, et a réuni plusieurs acteurs engagés dans la lutte contre ce fléau.
Le président du Mauritius Citizen Council, Ehsan Ismay Mamode, a souligné l’importance de sensibiliser la population pour faire face à la problématique de la drogue, indiquant que ce fléau continue de faire des ravages à travers le pays. Il a appelé à une mobilisation collective, estimant que la lutte contre la drogue doit être l’affaire de tous.
Rôle de la Famille
Pour sa part, le président de la NADC, Sam Lauthan, a rappelé les grandes orientations données par les autorités, axées sur la supervision, le suivi et le conseil. Il a mis en avant le rôle fondamental de la famille, considérée comme la première ligne de prévention.
Concernant le cannabis, il a mis en garde contre les nouvelles dérives liées aux manipulations et à l’exploitation de la plante par les trafiquants. « Aujourd’hui, le cannabis n’est plus ce qu’il était. Il est manipulé génétiquement et détourné par les trafiquants, et nous ne sommes pas d’accord avec cela », a-t-il précisé.
Selon la NADC, la priorité reste la prévention et la répression, appuyées par un travail de terrain constant. Sam Lauthan a martelé que le plus grand danger demeure l’indifférence, appelant à une mobilisation collective et durable. « Il faut préparer la relève et avoir la peau dure pour mener ce combat jusqu’au bout », a-t-il évoqué.
Quant au Lord-maire de Port-Louis, Aslam Hossenally, il a fait ressortir que la drogue prend aujourd’hui plusieurs formes et touche toutes les couches de la société. Il a réaffirmé le soutien des autorités aux familles et aux victimes. « La drogue synthétique est en train de ravager notre population. Nous sommes là pour soutenir ceux qui sont touchés », a déclaré Aslam Hossenally.
Prenant la parole, le ministre du Travail, Reza Uteem, a insisté sur la volonté ferme du gouvernement de combattre la drogue, notamment à travers la mise en place de la National Agency for Drug Control. Il a expliqué que la NADC vient renforcer la lutte contre la drogue en adoptant une approche globale et intégrée.
Selon lui, la NADC agit sur plusieurs fronts, notamment dans les écoles, les lieux de travail et au sein des communautés, tout en mettant l’accent sur la réhabilitation, la rééducation, la levée des tabous et la réinsertion sociale.
Le ministre a également déploré la tournure prise par le débat public autour du cannabis. « Le débat a été faussé et ramené uniquement à la légalisation du cannabis. Laissons les experts faire leur travail et mener les consultations nécessaires », a-t-il déclaré.
Combat national
Reza Uteem a insisté sur l’importance du message porté par la campagne. « La NADC est un bouclier pour empêcher nos enfants de tomber dans la drogue. Le thème “Say No to Drugs” est plus important que jamais. Le gouvernement et moi-même sommes pleinement engagés aux côtés de la NADC », a-t-il affirmé.
De son côté, Eshan Juman a avancé que la situation actuelle est le résultat d’un héritage lourd, soulignant que la lutte contre la drogue nécessite du temps, de la patience et un système solide. Il a mis en lumière l’ampleur financière du trafic, évoquant les enquêtes menées par la Financial Crimes Commission (FCC) portant sur des milliards de roupies d’argent sale.
Il a également indiqué qu’il suffit de peu de temps pour tomber dans la drogue, alors que la sortie de la dépendance exige un travail de longue haleine, précisant que cette lutte dépasse les clivages politiques. « Il n’y a pas de barrière politique. C’est un combat national », a-t-il conclu.
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